11 Janvier 2023
Le 23 juillet 1783, à Toulouse des affiches annonçaient qu’un bien était à vendre, composé de « maison, jardin et labyrinthe, appelé Monplaisir, situé sur les francs bords du canal… » Ce domaine avait été formé au XVIII siècle et alors baptisé d’un nom à la mode. En 1841, à l’occasion d’un débordement du Canal du Midi à la suite d’orage, un rapport d’expert décris les dégâts subis par ce domaine qui appartenait à MM. Goulard et Frères.
Le quartier s’est bâti lentement dès le XIX siècle, fruit du plan de promenade de Louis de Mondran (1751). L’épicentre en est le boulingrin ou Grand Rond à partir duquel rayonnent six allées conçues comme une promenade. L’ensemble connecte la ville, le Canal du Midi et la Garonne.
Le patrimoine architectural témoigne aujourd’hui encore des différentes activités qui s’y sont déroulées au court des siècles : commerce, industrie, navigation.
Fin XIX siècle, la bourgeoisie locale y construit des demeures art nouveau, art déco, régionaliste et moderne couplées à des jardins clos de murs en briques et galets, véritables ilots de fraicheur et de biodiversité.
Les parcs et jardins :
Le quartier Monplaisir est bordé par plusieurs jardins :
Le jardin des plantes
Le grand-rond ou Boulingrin
Le jardin du Musée Labit
Les allées Frédéric Mistral
Le plus connu, le Jardin des plantes est un jardin public, très prisé des toulousains qui viennent en toute saison se détendre, profiter du soleil et de la nature, se promener dans les différents axes de promenades. Véritable poumon vert de la ville, le jardin des plantes a une superficie de 7 hectares. A l’initiative de Philippe Picot de la Peyrouse, savant naturaliste et maire de Toulouse, le jardin des Plantes est créé à partir de 1796. En lien avec le cabinet d’histoire naturelle aménagé dans les anciens bâtiments conventuels des Carmes-déchaussés, il recueille les plantes des jardins botaniques antérieurs. Il est divisé en deux parties par une allée le divisant de part en part : un jardin à l’anglaise et de l’autre côté, un jardin à la française dédié à l’étude des plantes. Le jardin est redessiné en 1887 et perd sa qualification de jardin botanique. Il est lié par une passerelle au Grand Rond et devient un lieu de promenade plébiscité.
Le Grand-Rond ou Boulingrin :
Le jardin du Grand-Rond s’inscrit dans les plans de Louis de Mondran afin de créer un lieu de promenade dans la 2e moitié du 18e siècle. Inspiré de la place de l’étoile créée en 1724 en haut des Champs-Elysées à Paris, Louis de Mondran architecte et urbaniste, envisage un ovale d'où partent six allées rayonnantes. Conçu comme un jardin à la française, il est formé par une pelouse centrale autour de laquelle se développent des chemins concentriques plantés d'ormes et pourvus de bancs. Les allées sont divisées en plusieurs parties pour permettre les promenades à cheval, en équipage ou à pied, ainsi que le passage des charrettes. Entre 1861 et 1863, le Grand-Rond devient un jardin à l'anglaise. C'est également à cette époque que sont installées les statues qui ornent le jardin.
Le Canal du Midi :
Après la fin du chantier du Canal du Midi réalisé au cours du 17e siècle, divers aménagements de ses abords sont effectués au 18e siècle et 19e siècle afin d'améliorer son fonctionnement. Le port Saint-Sauveur du 19e siècle, construit dans le prolongement de celui de Saint-Étienne daté du 18e siècle, s'inscrit donc dans ces différents projets. Il se compose alors d'une voie d'eau et d'un bassin, de part et d'autre desquels ont été construits des bâtiments érigés par l'administration du Canal. Partiellement détruits et reconstruits, il subsiste aujourd'hui les anciens hangars (un accueille la capitainerie du port) et l’autre sert d’annexe à la caserne de pompiers, et « la maison Fajac » du 18e siècle.
Le quartier est bordé par le canal du midi, lieu de détente et de circulation piétonnière, cycliste pour tous les toulousains. Ces berges bordées de platanes centenaires procure une ombre très recherchée l’été.
Le Patrimoine :
1-Les calles du Radoud : La construction navale s'est développée au 18e siècle à Toulouse sur les berges du canal, en amont du pont Saint-Sauveur, rive gauche. En 1830, la création du port Saint-Sauveur conduit l'administration du canal à déplacer ces chantiers vers le pont des Demoiselles. La construction du nouveau chantier est réalisée de 1834 à 1838. L'une des cales est couverte en 1841 d'une charpente à arbalétriers courbes d'une grande technicité. Un autre garage à flot est édifié en 1849 contre le mur de clôture en bordure du canal. Aujourd'hui remblayé, il abrite un atelier de chaudronnerie. Au cours du 20e siècle, de nouveaux et hangars en poutres de métal sont ajoutés, témoins du dynamisme de la navigation sur le canal. Visitez les calles du radoud lors des journées du patrimoine.
2-La maison de la Gestapo
3-Les musées de la résistance et de la déportation, le monument à la gloire de la résistance (Cet aménagement symbolise les réseaux clandestins et souterrains de la Résistance. Il est inauguré par le maire Pierre Baudis le 19 août 1971, date symbolique évoquant celle de la libération de Toulouse : le 19 août 1944), les mémoriaux sur les allées Frédéric Mistral et des histoires naturelles.